Lundi 17 juin 2024 a eu lieu la désormais traditionnelle Paulée d’Anjou, à l’abbaye royale de Bourgueil. Partage, culture et convivialité furent les maîtres-mots de cette 12ème édition.
Organisée par un collectif de 90 vigneron(ne)s, l’objectif de la Paulée reste le même : promouvoir les terroirs, l’histoire et les vins de la province d’Anjou. Ils ont à cœur de faire découvrir les paysages, les grands vins et le patrimoine de la région au cours d’une journée conviviale rythmée par un programme bien singulier.
La province d'Anjou historique
L'ABBAYE ROYALE DE BOURGUEIL A EXCEPTIONNELLEMENT OUVERT SES PORTES POUR ACCUEILLIR LA 12ème ÉDITION DE LA PAULÉE D’ANJOU !
Ce lieu historique rarement ouvert au public fut la source d’inspiration d’un grand nombre d’artistes depuis la pose de sa première pierre, en l’an 990.
C’est également en son clos qu’a été planté le premier pied de cabernet franc, le cépage emblématique de la région.
Conscient de la richesse de ce lieu d’exception, le collectif de la Paulée d’Anjou lui rend hommage : le programme de cette 12ème édition était placé sous le signe de la culture, dans toutes ses dimensions !
Cette 12ème Paulée d’Anjou a été marquée par une diversité d’activités prenant place dans un lieu unique.
Table ronde : “LE CABERNET FRANC À LA CONQUÊTE DE BORDEAUX ET DU
NOUVEAU MONDE”
animée par Alexandre Lazareff avec la participation de
Gabriel Lepousez (Invité d’honneur de la Paulée, chercheur et neurobiologiste), Pierre-Olivier Clouet (Directeur général de Château Cheval Blanc),
Allison Slute (Chroniqueuse canadienne @cabfrancchronicles) et Jeanne Yerre (Historienne, chercheuse CNRS).
Lors de cette table ronde, les invités ont échangé leurs visions sur différents aspects de ce cépage historique.
Jeanne Galinié a expliqué ses origines et son évolution, soulignant qu’il est apparu avant 1500 et qu’il est lié à des cépages célèbres comme le Merlot et le Cabernet Sauvignon. Elle a aussi évoqué les différents noms qu’il a eus au fil du temps, comme "Bouchet" ou "Breton".
Pierre-Olivier Clouet, directeur général de Cheval Blanc, a parlé de son expérience avec ce cépage, qu’il considère difficile à cultiver mais exceptionnel en raison de sa diversité. Selon lui, le Cabernet Franc a un grand potentiel face au réchauffement climatique, grâce à sa capacité à conserver sa fraîcheur et sa complexité. Ce dernier a également insisté sur la nécessité de préserver la diversité génétique du cépage et de garantir une bonne homogénéité des récoltes.
Allison Slute, quant à elle, a mis en avant l’adaptabilité du Cabernet Franc, qui peut s’épanouir dans différents climats et est de plus en plus populaire dans des régions comme la Toscane ou l’Amérique du Nord.
Gabriel Lepousez, neuroscientifique, a apporté un éclairage scientifique en décrivant la complexité aromatique du Cabernet Franc. Il a expliqué que ce cépage change d'expression selon les sols et les climats, offrant ainsi une large palette de saveurs. Il a aussi parlé de la "fraîcheur" particulière du Cabernet Franc, qui n’est pas liée à l’acidité mais à ses arômes uniques.
Enfin, les intervenants ont discuté des défis du Cabernet Franc, notamment les variations climatiques et la perception de la sucrosité dans les vins modernes, concluant que ce cépage reste un choix privilégié pour sa fraîcheur et son équilibre, en parfaite adéquation avec les attentes des consommateurs et les enjeux climatiques actuels.
Retrouvez la retranscription complète de cette table ronde ici: